Véritable institution en région bourbonnaise, le pâté aux pommes de terre (dit aussi pâté bourbonnais ou gâteau aux pommes de terre) se présente comme une sorte de tourte au dessus bien doré emplie de lamelles de pommes de terre et de crème.
Il convient d’abord de confectionner une pâte brisée ou feuilletée. Les pommes de terre, épluchées et lavées, seront taillées en minces lamelles qui seront mises à mariner dans un saladier avec du sel et du poivre (facultativement de l’ail, de l’oignon et du persil). Les deux tiers de la pâte, une fois celle-ci abaissée, tapisseront une tourtière graissée et farinée. Les rondelles de pomme de terre seront alignées sur la pâte, puis, le couvercle fait avec le reste de la pâte chapeautera le tout, non sans qu’une cheminée y ait été pratiquée en son centre. Une fois enduite de lait de soja pour la dorure, la tourte sera enfournée à température moyenne. A l’issue de la cuisson, la crème soja sera introduite par la cheminée. Bien tourner la tourtière permettra à cette crème d’imprégner la pomme de terre.
Ce régal consistant, à déguster tiède, peut apparaitre en entrée comme en plat principal, secondé par une salade verte et un verre de vin blanc ou de rouge léger.
Un peu d’histoire
Originaire du Bourbonnais, ce pâté s’appelait autrefois le truffat, ou pâté aux tartouffes (ou tartoufes), les tartouffes étant les truffes des pauvres… donc les pommes de terre. A noter que ce pâté de pommes de terre se retrouve dans le Berry* et le Limousin* (où il était appelé pastis de treflas ou encore pastis de pompiras, deux façons de dire «pomme de terre», pastis signifiant «gâteau»).
Avant que les pommes de terre fussent introduites en France, à la fin du XVIIIe siècle, ce plat se préparait avec des restes de pâte à pain et de la crème fraîche. Une confrérie du Pâté aux pommes de terre du Bourbonnais veille sur ce trésor gastronomique.
*Voir truffiat (Berry) et pâté aux pommes de terre (Limousin).
Recette
Ingrédients
(pour 6 personnes)
1,3 kg de pommes de terre
35 cl de crème soja
Sel
Poivre
Lait de soja (pour la dorure)
Préparation de recette
La veille (de préférence), réaliser 1 pâte brisée classique (doubler les proportions car c'est une tourte) et réserver dans un récipient hermétique, placé au bas du réfrigérateur. Le lendemain, éplucher et laver les pommes de terre, les tailler en rondelles de 2 millimètres d'épaisseur, les saler et les poivrer. Huiler le fond d'une tourtière, le fariner et y étendre une bonne moitié de pâte, (préalablement abaissée) en laissant les bords dépasser. Empiler dans la tourtière les rondelles de pommes de terre en rosace en terminant par un petit dôme central. Poser sur les pommes de terre la seconde abaisse de pâte en la soudant aux bords de celles du dessous. Ménager un orifice (de 5 centimètres de diamètre) au centre du pâté. Passer du lait de soja au pinceau la surface de la tourte. Enfourner pour 50 à 60 minutes dans un four préchauffé à 210°C. A la sortie du four, verser la crème soja par la cheminée à l’aide d’une cuillère à café et faire tourner la tourtière, afin que cette crème pénètre bien dans les pommes de terre. Variation : entre deux couches de pommes de terres peuvent être incorporés un peu d'oignon, de l'échalote, des fines herbes ou du persil ciselés.
Le p’tit truc de Lena
Pour ceux que la réalisation d’une cheminée ennuie, on peut faire une légère « entorse » à la recette en versant la crème avant de placer le couvercle de la tourte. Je conseille, néanmoins, de pratiquer un petit trou au centre de la pâte pour que les vapeurs puissent s’échapper.
D’autre part, si on ne dispose pas de lait de soja pour la dorure, un peu de crème de soja badigeonnée sur la pâte fera l’affaire.