Froide, tantôt glacée, la soupe de melon compte parmi ces entrées originales, simples à préparer et qui suscitent le contentement des convives. Le principe consiste à évider du melon bien mûr, d’en mixer la chair et de l'aromatiser avec d’autres ingrédients: vin doux, herbes (menthe, basilic…), avant de la placer au frais et de la verser dans des coupes ou des assiettes creuses.
Servie glacée ou bien froide, cette soupe melonnière, emplira la bouche de sa fraîcheur parfumée.
Un peu d’histoire
Parmi les grandes régions melonnières françaises, le Comtat Venaissin, (notamment autour de la région de Cavaillon), les Charentes et le Lectourois (région de Lectoure) se taillent la part du lion. Il ne faut pas oublier la Provence dans son ensemble ou des zones moins étendues comme au sud de la plaine de Valence (autour de Montoison).
Le melon de Cavaillon
Célèbre dans tout l’Hexagone, le melon de Cavaillon est une appellation d’ordre géographique qui regroupe plusieurs variétés, en premier lieu desquelles règne le cantaloup. Dans les melonnières, la cucurbitacée se cultive d’avril à juin pour les melons cultivés en serres (d’avril à mai pour ceux cultivés en serres chauffantes, de mai à mi-juin pour ceux dans les serres non chauffées) et de juin à septembre pour les melons de plein champ. Ces derniers, gorgés de sève, de sucre et de soleil, s’avèrent, de loin, les meilleurs… Il s’agit de melons «brodés», de forme ronde, côtelés et à peau un peu jaunie. Il existe aussi le melon d’hiver, oblong, presque sans côtes, à chair jaune ou verdâtre, à la saveur douce, mais moins affirmée que le cantaloup qui, avec sa chair orangée, est incontestablement le plus parfumé
Le melon de Cavaillon, hors d’oeuvre de prestige, sucré, parfumé, frais, souvent honoré de jambon cru, ou bien de muscat de Beaume-de-Venise dans les restaurants comtadins, apparaît également en dessert, nature ou en sorbet.
Ce fruit, connu quelque mille ans avant Jésus-Christ, aurait été rapporté d’Arménie par des missionnaires italiens. Cultivé à Cantalupo (d’où vient le nom de cantaloup), résidence d’été des papes dans la campagne romaine,le melon fut introduit à la toute fin du XVe siècle, probablement par Charles VIII de retour d’Italie. Très vite, le melon devint l’apanage de Cavaillon, alors terre pontificale. Des melons étaient aussi cultivés dans les régions d’Avignon et de Narbonne, avant de gagner l’Anjou et la Touraine pour fournir les marchés parisiens. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le melon faisait le bonheur des potagers de la Renaissance, réservé aux papilles des nobles et des bourgeois. C’est avec l’arrivée du chemin de fer et des possibilités de faire profiter Paris de ces melons, que l’agriculture melonnière se développa à Cavaillon.
De nos jours, une confrérie des Chevaliers de l’Ordre du Melon de Cavaillon, fondée en 1988, s’attelle à célébrer et à promouvoir le vrai melon de Cavaillon, petit fruit à la peau lisse et aux côtes bien marquées.
Recette
Ingrédients
(Pour 4 personnes)
2 melons bien mûrs
5 à 10 cl de jus de citron (selon vos goûts)
10 cl de muscat (facultatif)
3 à 5 cuil. à soupe de sucre en poudre (selon vos goûts)
4 feuilles de menthe
Préparation de recette
Couper chaque melon en deux, l’épépiner, ôter l’écorce et mixer la chair avec le jus de citron, le muscat, le sucre et la menthe. Ceux qui ne boivent pas d'alcool se contenteront de rajouter un peu plus de jus de citron, de sucre, avec la menthe. Placer à couvert dans un récipient en plastique dans le congélateur 1 heure. Verser dans des verres, des coupes ou directement dans les moitiés de melons. Décorer éventuellement avec des feuilles de menthe.
Le petit truc de Léna
On peut mixer la chair du melon, mais moi, je trouve beaucoup plus joli ces billes flottant dans le liquide servies dans une assiette creuse à la façon d’une soupe classique.