Invitée d’honneur des repas de fêtes de fin d’année, la bûche de Noël se décline à tous les parfums possibles et imaginables: chocolat, café, vanille, praliné, fraise, crème de marron, liqueur de Grand Marnier... Il existe aussi une bûche en version glacée. Elle est décorée de petits sujets (père Noël, lutin, scie, hache, champignon, sapin, feuille de houx…) en sucre, en meringue, en pâte d’amande, en chocolat ou en plastique.
Si chaque artisan laisse libre cours à son imagination, la bûche de Noël traditionnelle repose sur un support de génoise, garnie d’un appareil à base de crème, roulée pour donner l’idée d’une branche d’arbre coupée. Pour son exécution à la maison, nous proposons un modèle d’une conception plus facile: la génoise n’est pas roulée, mais s’organise sur un empilement de couches, prenant de ce fait un aspect rectangulaire. Quant au parfum, nous avons opté pour une ganache au chocolat noir.
En format familial ou individuel, la bûche se déguste à la fin d’un repas qui sort de l’ordinaire, généralement copieux. Elle se doit donc être assez légère. On la déguste avec le dernier verre de vin, un dé de liqueur ou d’alcool fin, un café, un thé, une tisane…
Un peu d’histoire
Si la bûche envahit en force les vitrines de la France entière durant tout le mois de décembre, son origine est relativement récente. C’est, en effet, vers le milieu du XXe siècle qu’un pâtissier (possiblement parisien) l’aurait imaginée. Le succès ne tardant pas, elle remplacera les brioches et pains aux fruits qui étaient jusqu’alors l’apanage des fêtes de fin d’année.
Pourtant, ce gâteau est l’héritier de coutumes moyenâgeuses, elles-mêmes issues de rites païens. Son origine remonte à une cérémonie (typique de la Provence), celle de la bûche en bois, brûlée solennellement en présence de tous les membres de la famille. Longtemps dans les campagnes elle fut donc une véritable et énorme bûche (issue, de préférence, d’un tronc d’arbre fruitier, pour garantir une bonne récolte l’année suivante, et qui pouvait se consumer plusieurs jours), nommée diversement selon les patois: souque en Normandie, mouchon en Angoumois, suche en Bourgogne, tronche en Bresse, cosse de Nau dans le Berry, bocque dans les Ardennes, chalendon ou calendaou en Provence... Protectrice et symbole de fécondité pour les hommes et les bêtes, elle réchauffait la maisonnée durant la veillée de Noël, tisonnée par les veilleurs et arrosée de «goutte».
La disparition des grands âtres mettra un terme à cette bûche brûlée à laquelle se substituera une bûche pâtissière dont l’origine reste méconnue (pour certains, œuvre d’un pâtissier parisien vers 1945… encore qu’il existait déjà ce type de gâteau roulé en Poitou-Charentes un siècle avant).
Depuis les années soixante/soixante-dix, certains artisans en font des sortes d’œuvres d’art qu’ils commercialisent à des prix prohibitifs.
Recette (remastérisée)
Ingrédients
(pour 8 parts)
Génoise:
230 g de farine de blé
220 g de sucre blond de canne
3 yaourts au soja (3 x 125 g)
2 cuil. à soupe d’eau
2/3 d'un sachet de levure chimique
½ cuil. à café de bicarbonate de soude
1,5 cuil. à soupe d’extrait de vanille
Ganache :
2 tablettes (de 200 g chacune) de chocolat noir pâtissier
400 g de tofu soyeux
1-2 cuil. à soupe de sucre roux
Décor : amandes effilées, poudre de coco, fruits rouges surgelés.
Préparation de la recette
Génoise: Dans un saladier, battre (au robot plongeant) les yaourts au soja, l’eau, en additionnant progressivement du sucre. Ajouter l’extrait de vanille. Mêler entre eux la farine, la levure, le bicarbonate de soude et les incorporer en pluie tout en continuant de battre*. Couler cette pâte sur une plaque rectangulaire (environ 40 cm sur 25) couverte de papier de cuisson et bien égaliser l'épaisseur à l'aide d'un couteau. La placer environ 15 minutes dans un four préchauffé à 180°C. Laisser refroidir entièrement.
Pour l’appareil: Casser le chocolat en carrés, placer ceux-ci dans une petite casserole et faire chauffer au bain-marie avec un rien d'eau. Pendant ce temps, fouetter le tofu soyeux avec le sucre dans un saladier. Remuer le chocolat fondu et le rajouter dans le saladier. Continuer à fouetter, de préférence avec un fouet électrique. Ne pas placer au frais.
Montage: Tailler les bords de la génoise pour obtenir des angles droits. Enlever le papier de cuisson, et couper la génoise en 4 dans le sens de la largeur (ce qui nous donnera des bandes d'environ 9 cm x 25 cm). Avec la ganache, tartiner la face claire qui a cuit côté papier et empiler chaque longueur de génoise en tartinant de même. Une fois les couches empilées, tartiner de la crème chocolatée restante toutes les faces et le dessus de la bûche.
Pour mieux égaliser: une fois la bûche recouverte de crème chocolatée, la laisser refroidir au frigo, puis avec un restant de crème combler tous les défauts.
Décorer selon votre idée (nous avons fait des fleurs avec des fruits rouges surgelés et des amandes effilées). Réserver au frais.
Le p’tit truc de Léna
Pour le montage de la bûche, on n'est pas trop de deux. En effet, les bandes badigeonnées de crème chocolatée pouvant glisser, l'un les retient avec deux couteaux, pendant que le second badigeonne. Dernier conseil: ne pas trop se montrer généreux en crème chocolatée sur les tranches, car elles peuvent glisser à mesure qu'on les superpose.