D’un goût acide inimitable, la soupe à l’oseille se présente à l’œil sous une jolie robe verdâtre et une texture plus ou moins épaisse.
Pour sa mise en œuvre, les feuilles d’oseille, équeutées, sont mises à suer dans de l’huile, avant de cuire dans une eau salée frémissante, accompagnées de dés de pommes de terre ou de mie de pain rassis pour acquérir de la consistance. Une livre d’oseille par litre d’eau semble la proportion de base.
Servie en entrée chaude, cette soupe peut aussi faire office de diner léger complet, encadrée de quelques croûtons dorés.
Un peu d’histoire
Populaire et généreuse, la cuisine du Poitou n’a pas sa pareille pour accommoder des produits communs et en faire des plats de roi ! La soupe à l’oseille (ouzille en patois poitevin) utilise cette herbe répandue dans tout potager qui se respecte. Hormis en soupe, l’oseille se retrouve en omelette, dans le farci poitevin ou dans un autre «classique» régional, le turbot à l’oseille.
Toutefois, on retrouve cette soupe à l’oseille dans de nombreuses autres provinces. De la Vendée* au Massif Central, elle reste très populaire.
*Rappelons que la Vendée est l’ancien Bas-Poitou.
Recette
Ingrédients
(Pour 4 à 6 personnes)
250 g d’oseille
200 g de pain rassis (ou 2 pommes de terre)
1 à 1,2 litre d’eau
4 cuil. à soupe d’huile
5 à 10 cl de crème végétale (selon votre goût et la texture recherchée)
Sel
Poivre
Préparation de recette
Couper haut les queues de l’oseille, les laver, les égoutter et les faire revenir à l’huile 3 à 4 minutes dans un faitout avec les pommes de terre épluchées et coupées en dés. Ne pas cesser de mélanger pour que les feuilles n’accrochent pas le fond du faitout. Mouiller la préparation avec l’eau, poivrer et saler. (Si on préfère le pain aux pommes de terre : dès que l’eau commence à frémir, jeter du pain coupé en lamelles et couvrir). Laisser mitonner 15 minutes sans jamais faire bouillir. Mixer (avec un robot plongeant)… ou pas. Verser dans une soupière et rajouter la crème végétale. Délayer avec la louche. Servir.
Le p’tit truc de Léna
En Russie, on ne mixe pas la soupe à l’oseille. Du coup, des morceaux de pomme de terre nagent au milieu.
Pour ceux qui ne connaissent pas la soupe à l’oseille, ça risque de décoiffer ! En effet, le goût acidulé peut surprendre. Je conseille d’ôter, non seulement les tiges, mais aussi la grosse nervure centrale des feuilles quelque peu amère (au couteau, c’est facile). Pour ceux qui aimeront, cette soupe sera une vraie découverte !